Sème ta zad – précisions, infos pratiques et programme

Mis en avant

Dernier communiqué + infos pratiques et programme

Manif de mise en culture : contre l’aéroport et pour les terres

La manifestation du 13 avril comportera 2 cortèges, l’un au départ des Ardillères, l’autre au départ de la Paquelais-Bois Rignoux RV à 10h.

En écho démultiplié à la manifestation d’occupation de la ferme maraîchère du Sabot au printemps 2011, nous irons soutenir, tracteurs en tête et outils en main la quinzaine de nouveaux projets collectifs paysans qui bourgeonnent sur la zad en ce printemps.

Tout au long de la journée, il sera possible de cheminer en direction des différents chantiers agricoles participatifs, (mais aussi des repas, discussions, ateliers, foires aux semences, fêtes et bal…) et de participer ainsi à la remise en culture de terres menacées par le projet d’aéroport.

Depuis plus de 4 mois l’occupation permanente des routes et carrefour de la zad par les gardes mobiles nous a contraint à passer à travers champs A l’arrivée du printemps, ce blocus policier perturbe profondément l’activité agricole et la vie sur la zone. Le 13 avril et au-delà, nous entendons bien piétiner de nouveau le bitume des départementales plutôt que le bocage que nous défendons.

La manifestation « sème ta zad » s’inscrit dans la continuité de la réoccupation du 17 novembre. 6 mois après les expulsions, alors que 19 maisons et cabanes avaient été détruites, plus de 30 nouveaux habitats ont été reconstruits. La zad et la lutte contre l’aéroport, appuyés par plus de 200 comités locaux sont aujourd’hui plus vivant que jamais. A l’heure où la commission du faux dialogue s’apprête à révéler sans nulle surprise son soutien au projet du premier ministre et alors que celui-ci pourrait décider de reprendre les opérations policières, « Sème ta zad ! » est une nouvelle étape pour continuer à les mettre en échec. « Sème ta zad ! » est une manière de construire ce que sera la zone après l’abandon définitif de la chimère aéroportuaire à Notre Dame des Landes.

« Sème ta zad » et la question des terres agricoles, sur la zad et au-delà

La manifestation « sème ta zad » est le fruit d’une assemblée hebdomadaire qui regroupe autant des agriculteurs professionels que des collectifs paysans non conventionnels.

Cette assemblée met en avant notamment :

- la volonté d’une gestion collective des terres menacées par l’aéroport pour parer aux tentatives de divisions d’ago et consorts.

- une détermination à ce que la répartition de ces terres ne bénéficie pas à l’agrandissement des exploitations existantes mais à tout ceux qui en ont besoin.

- un maintien de l’activité agricole sur le maximum de ces terres alors que bien au delà de Notre dame des landes, on assiste à une destruction accrue et catastrophique des surface cultivables.

- la nécessité de développer des projets d’agriculture vivrières, locales et des perspectives d’autonomie alimentaire face à l’agro-industrie, d’autant plus dans un contexte de crise économique et sociale.

Pour plus de précisions sur les objectifs de cette manifestation, lire aussi l’appel complet à la manifestation : http://zad.nadir.org/spip.php?artic… et l’appel à occupations agricoles : http://zad.nadir.org/spip.php?artic…

Précisions sur l’Etat d’esprit de cette manifestation

L’objectif de la journée du 13 avril est d’accompagner et de soutenir la remise en culture des terres de la zad, de passer un temps d’échanges et de fête. Tout un chacun, quel que soit son âge et sa mobilité est invité à venir participer à cette manifestation populaire. Nous sommes confiants quant au fait de parvenir à nos objectifs. Au vu de la mobilisation autour de cette manifestation et de notre détermination, nous estimons que la Préfecture commettrait une erreur regrettable en essayant de nous en empêcher.

Comme pour la manifestation du 17 novembre, nous invitons les participant-e-s à la manif du 13 avril à venir avec leurs outils, panneaux et banderoles faites mains en lien avec la lutte, plutôt qu’avec de mornes drapeaux d’organisation et partis politiques.

Infos pratiques pour les participant-e-s à sème ta zad

## Carte et programme

Une carte avec le détail des différents sites, projets agricoles est disponible sur le site ici :

Le programme complet de la journée du 13 est lisible ci-dessous. Vous êtes invité-e-s à rester le week-end et dans les jours qui suivent pour continuer à aider à la mise en place des différents projets.

## Apports matériel aux projets agricoles

Pour la manifestation chacun-e- est invitée à venir avec un outil à brandir sur le cortège.

Une liste précise de besoins matériels (plants, outils et autres…) pour les différents projets est visible sur le site là : http://zad.nadir.org/spip.php?artic…

Si vous amenez du matériel de construction difficile à transporter en manif, il vous sera possible de le déposer dans des tracteurs avec remorques au début de chaque cortège.

## Radio :

Radio klaxon, la radio pirate de la zad, couvrira la manifestation en direct toute la journée sur le 107.7 et relaiera les diverses infos pratiques et évènements. Pensez à vous menir d’un petit poste de radio à piles.

## Accueil, couchage et repas

Un camping d’accueil sera ouvert dès vendredi soir derrière les Planchettes, sur la d281 (en venant de la Paquelais), sur la droite après le carrefour des « fosses noires ». Il y aura de l’info et de la place pour poser sa tente. Des cantines dispersées sur la ZAD (voir carte) assureront des repas dès le vendredi soir et jusqu’au dimanche midi. Cela dit il est toujours bon d’amener un peu de nourriture avec vous pour pouvoir vous débrouiller au cas où, notamment pour le pique-nique du samedi midi, au cas où nous soyons dépassés par la foule.

## Parkings

Les manifestant-e-s seront invités à se garer le long des routes de manière organisée de manière à ce que ça puisse circuler. Des indications plus précises sont visibles sur la carte et une signalisation sera présente sur place.

## Automédias :

Pour les personnes souhaitant documenter cette manifestation dans le cadre de médias indépendants, un rendez-vous est proposé ce vendredi à 18h derrière le « bus média », dans la grange à la Rolandière.

## Affichage dans les environs

Des affiches sont disponibles en quantité sur la zad (fosses noires, bellevue, wardine, chat-teigne) ainsi qu’à B17, 17 rue Paul Bellamy à Nantes. Toute initiative de collage au cours de cette dernière semaine sera la bienvenue.

## Rencontres des comités locaux le dimanche 14 avril.

Un temps d’échange et de rencontres avec les comités locaux présents pour Sème ta zad aura lieu le dimance 14 avril à 10H30 à la Vache Rit (avant une prochaine rencontre de ce type au lendemain de la chaîne humaine, le 12 mai). Nous invitons deux personnes de chaque comité à y participer.

## Pour en savoir plus…

Toutes les infomations sont en ligne sur le site web http://zad.nadir.org/, rubrique « Sème ta zad ! ». En fonction de la situation, sur le terrain, d’éventuelles nouvelles infos seront publiées sur ce site web. Jetez un coup d’oeil avant de partir.

Il est possible aussi d’écrire à semetazad@riseup.net

Appel à dons de matériels agricoles pour Sème ta ZAD

Une dynamique agricole dans l’environnement de la Zad a germé. Pour un bon enracinement quelques matériels, connaissances et énergies sont nécessaire. Les besoins des collectifs ont été recensé (voir la liste) et nous vous invitons à prospecter les granges, les greniers, les garages,…afin de retrouver les outils (même démanchés ou à réparer) et astuces qui permettent une autonomie des Hommes grâce à la terre nourricière.

N’encourageons pas le business quand tant de matériel est relégué dans le fond des ateliers.

Les dons peuvent être amenés dès à présent sur les lieux respectifs ou à Montjean, soit le jour même de la manif, le 13 avril. Nous vous invitons également à venir le jour même avec vos outils personnels pour participer à divers chantier.

C’est le printemps, on se mobilise pour les jardins qui assureront la nourriture estivale. Une attaque policière peut détruire les ménagements effectués mais la solidarité et l’énergie commune seront plus forte que la pression des bitumeurs en série !!!


LISTE GLOBALE

Voici la liste générale de nos « rêves les plus fous », on a l’habitude de se démerder avec trois fois rien mais les outils ça simplifie la vie ! Ci-après vous trouverez une liste détaillé par jardin

Il est préférable, surtout concernant les animaux et les plantes, que des contacts s’établissent entre des donateurs et les bénéficiaires.

Plants : Arbres – Fruitiers – Légumes – Aromatiques – Plantes médicinales

Graines : Céréales – Légumineuses (en particulier haricots, soja et pois) – Graines de toutes variétés

Animaux : Essaim d’abeilles – Volatiles – Ovins – Bovins – Caprins – Equidés

Apport pour le sol : Fumier – Calcaire – Terreau – BRF – Paille – Déchets verts (sauf trop acides)

Outils : Brouettes – Grelinettes – Pelles – Bèches – Fourches/Bèches – Binettes – Pioches – Rateaux – Fourches – Faux – Haches – Scies – Petits outils à main – Tronçonneuse – Godets – Outils de traction animale – Tracteurs à moteur + machines outils – Remorques – Broyeur à végétaux …

Systèmes d’irrigation – Tuyaux – Raccords – Gouttes à goutte – Pompes à eau – Tonnes à eau – Bidons propres – Arrosoirs

Structures : Serres / Baches / Cables – Arceaux de tunnels nantais – BRF – Chassis – Tuteurs – Cabanes en kit – Ruches + Matériel Apicole

Materiel à enclos : Fils de fer – Grillage – Piquets – Batteries – Foin


BESOINS MATÉRIELS DES DIFFÉRENTS JARDINS PARTICIPANT À SÈME TA ZAD

(En cours)

- LE GOURBI 

_Bêche, râteau, binette, pelle
_Outils à main : Bêche, râteau, binette, sécateurs

- JARDIN MÉDICINAL ET AROMATIQUE (À côté des Fosses noires et de la Vraie rouge) :

_Outils (à manche ou à main) : Grelinette (4 ou 5 dents) , bêche, râteau, binette, pelle, sécateurs, pelle, sarclette
_Planches de godets ou Godets + cagette à godets
_Tamis rond
_Boutures de plantes ou graines médicinal et aromatique (cassis, myrtille, menthe, mélisse, bourrache, bardane, consoude, romarin, sauge etc…)
_Palettes / Tables pour semis
_Séchoirs à plantes ou matériel pour en construire (grillage, tasseaux etc)

-  LE ROUGE ET LE NOIR

Outils : 2 bêches à dents, 2 crocs, 2 râteaux, 1 griffe, 1 binette, 2 serfouettes, 4 houes, 2 grelinettes, 2 plantoirs, 5 petites pelles, 1 fourche à fumier, 4 pelles bêches, 2 pelles rondes, 2 brouettes, 6 arrosoirs,
-1 tonne à eau
_ 6 tonneaux

- SWARDINE

_Outils à manche : Grelinette, bêche, râteau, binette, pelle
_Outils à main : Bêche, rateau, binette, sécateurs, coupe branches, tenaille, masse
_Brouette
_Grillage anti-lapin,
_Petits godets plastiques
_Voile P17 maraîchage
_Irrigation (gouttes à gouttes + Polyéthilène Diamètre 25 + vannes à raccords + pompes)
_Isolateur clôture
_Claie en inox séchoire
_Bois non traités (Planche tasseaux)

- LES 100 NOMS

Outils : 2 râteaux, 2 crocs, 1 grelinette, 3 binettes, 2 fourches (dont 1 à paille), 6 arrosoirs, 1 pelle de terrassier

Gros matériel :
2 cuves 1000 litres, 4 bidons 200L
_1 serre d’au moins 100m2
_1 rouleau de film P17
_1 pompe à eau manuelle et tuyaux (tirer l’eau d’un puit jusqu’aux cultures)
_Cuves piscines bacs
_Et pour la phyto-épuration : 4 abreuvoirs à vache ou grands contenants pour les cuves, des espèces épuratrices (Ibis, roseaux…), des matériaux spécifiques (pierres volcaniques filtrantes…)

Matières premières Pour la constitution des buttes notamment.
5 rounballers de paille pour l’isolation, les chèvres (paille sèche de bonne qualité), le mulchage des buttes (paille sèche ou même pourrie).
_Composts frais ou mature, en vrac ou en sacs
_Fumier de toutes origines (cheval, vaches, ovins, poules heureuses…)
_Bois Raméal Fragmenté (BRF), coupes de haies
_Tontes de pelouse

- Chantier AcheMine : Chemins pour le passage sur la zad qui évitent les routes

Besoins de matériaux : ficelle, petite corde, clous, palettes, planches, balises orange de marquage du projet d’aéroport et de barreau routier, peinture. Pour 1245m de clôture barbelé : 2490m de fil barbelé, 320 piquets, 650 cavaliers

Besoins en outillage : pelles, pioches, scies, serpettes, sécateurs, faucilles, gants

Et toutes les bonnes idées et tout ce qu’on a oublié !

Si vous avez des plans pour récupérer ces matériaux ou vous nous en amenez sur place tenez-nous au courant au 06 13 89 32 96.

- Bellich’/Bord d’elles

Alors, pour ce « fameux lieu en bord de D42, voisin de la Gare et du Champ de Ronces », on prévoit :

_finir le drainage du terrain _monter et planter des buttes permacoles _(sous réserve) construire un atelier avec toit végétalisée _dégustation de vin d’ortie et de bouleau si les levures le veulent bien…

_Il faudrait quelques dizaines de bras avec outils, mais vous pouvez passer à plus, on a d’autres idées derrière…

_On prend tout et tout le monde, mai si vous avez…

_Plants d’aromatiques, de pommes de terre, de choux, de fraisiers, et petits fruits Plants de bistorte, égopode, consoude, souchet, cresson de fontaine, crambe outils de base du jardin (+grelinettes) et de travail du bois, broyeur (sachant qu’on n’a pas d’elec) compost et bois (plaches, chevrons…) bâche pare-pluie et/ou tôles

APPEL à occupations agricoles sur la ZAD

Seme ta ZAD

Après plus de 40 ans de combat contre l’aéroport et plus de 3 ans d’occupation sur le terrain, nous paysan.e.s en lutte, habitant.e.s qui résistent, compagnon.e.s venu.e.s de toute la planète… avons préservé les terres de la ZAD du saccage aveugle et de l’urbanisation stérile. Plusieurs générations de paysan.e.s ont façonné le bocage et l’histoire autour de Notre Dame des Landes. A travers les combats syndicaux des travailleurs et travailleuses paysan.e.s, jusqu’à la bataille contre l’aéroport, l’esprit de résistance s’est transmis dans cette région. Pourtant sous la pression de l’état, certain.e.s habitant.e.s et exploitant.e.s agricoles ont été contraint.e.s de céder leurs terres à Vinci. Actuellement 250 Ha sont libres.

Ensemble nous garderons ces terres et nous continuerons à les cultiver collectivement !

Nous sommes déjà nombreu.x.ses à nous organiser sous diverses formes collectives, mais il reste de la place pour d’autres projets. Nous invitons les paysan.e.s sans terre de tous horizons à nous rejoindre sur la ZAD. Pour que les cultures puissent commencer au printemps, nous vous proposons de réfléchir dès maintenant à ces installations de long terme. En respectant cette terre d’accueil venez vous installer avec vos envies, vos outils et votre « cabane de jardin », c’est réellement un des meilleurs moyens de lutter.

Voici quelques idées de projets agricoles qui pourraient s’implanter ici : Reforestation – Arboriculture – Maraîchage – Agroécologie – Permaculture – Productions de Légumineuses et de Céréales – Boulange – Brasserie – Plantation de Fleurs et de plantes médicinales – Elevage de consciences – Apiculture – Traction Animale … Culture et élevage de variétés et de populations en voie de disparition… Cette zone d’autonomie aura également besoin de compétences artisanales : Travail du bois, de la forge, de la poterie, du textile et de compétences dans les énergies renouvelables.

Pour préparer votre installation collectivement, informez-vous sur zad.nadir.org/semetazad ou contactez nous à semetazad@riseup.net

Nous luttons ici contre un projet d’aéroport polluant mais plus largement contre le pillage de la Terre et la privatisation du vivant. Par nos modes de vie et nos actions, nous sommes aussi concrètement en lutte contre les pratiques de l’agriculture productiviste sous perfusion européenne, qui gave les animaux et les humains : d’ogm, d’engrais, de pesticides, de produits chimiques… Nous luttons contre la contamination des sols, des eaux, du monde vivant, de l’atmosphère, contre le bouleversement climatique… contre la destruction de l’agriculture vivrière partout dans le monde, qui fragilise les sociétés humaines et entraîne des famines, contre les lobbys agro-alimentaires qui contraignent les agricultrices et agriculteurs à l’endettement, à la production normalisée, à la course au rendement et l’ensemble de l’humanité à une insensée dépendance au pétrole pour se nourrir.   La résistance au cataclysme capitaliste passe par l’indépendance alimentaire locale. Nous sommes nombreu.x-ses à défendre cette terre pour qu’elle ne soit pas dévastée et nous continuerons à la défendre pour qu’elle ne redevienne pas un produit marchand pollué. Nous voulons que l’eau, la terre, se loger, se nourrir sainement, soient accessibles et gratuits pour toutes et tous. Nous invitons les personnes engagées dans ces combats, à créer des agri-collectifs autonomes et solidaires sur la ZAD, pour que nous développions ensemble, progressivement, notre autonomie alimentaire et notre diversité culturelle.   C’est la multitude des cultures, des expériences de vie et de lutte qui font la richesse de la ZAD. Montrons aux parasites politiques que la croissance fertile est ici. Pour que cette énergie vitale s’épanouisse, nous continuerons à nous enraciner ici et à polliniser le reste de la Terre.

Le 13 Avril 2013, en relation avec la journée mondiale des luttes paysannes, nous appelons toutes les personnes qui soutiennent notre mouvement à participer à une grande manifestation de mise en culture des terres de la ZAD

« L’Assemblée Paysanne Sème Ta ZAD »

Suite de l’Appel

« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs » Déclaration des droits de l’homme et de la femme du 24 juin 1793 – Article 35

Nous n’avons pas choisi de nous insurger par plaisir, ni par haine, mais parce que l’humanité n’a plus d’autre choix que de changer de comportement pour assurer sa survie. Nous sommes à un tournant de l’histoire de la vie sur Terre. En moins de deux siècles l’hyperactivité humaine a mis en péril 3,5 millions d’années d’évolution de la vie. Nous sommes, en ce moment même, responsables de la 6ème extinction de masse des espèces vivantes. C’est pourquoi sur la ZAD et ailleurs, nous préparons le terrain pour que 7 – 8 – 9 – 10 … milliards d’êtres humains puissent atterrir, vivre libres, égaux, et en harmonie avec le reste du vivant. Il y a urgence et nous invitons les personnes qui nous entendent à s’organiser localement pour que l’activité humaine puisse avoir un impact bénéfique et non pas bénéficiaire sur son environnement.

Il fut un temps où les droits de l’homme, de la femme et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, étaient des revendications portées par un courant politique nommé socialisme… Il serait temps que celles et ceux qui se réclament de cette idéologie se questionnent sur les raisons de leur usurpation historique et les conséquences de leurs actes sur l’humanité et sur la planète. Nous observons depuis longtemps le monde autour de nous, que ce soit sur le plan politique, social, économique, environnemental… le modèle de développement qui nous est imposé, démontre chaque jour qu’il est en perdition. Nous n’attendons plus rien des promesses de ce pouvoir hégémonique archaïque. Nous refusons de nourrir et d’enrichir par nos activités et notre consommation, des exploiteurs exploiteuses, patrons, patronnes, des banques, des forces de l’ordre qui protègent les intérêts des pouvoirs politiques et financiers qui nous mettent en danger… Nous voulons l’abolition du contrôle hiérarchique q’illes font régner à tous les niveaux. Les idéaux qu’illes essayent de nous vendre sont corrompus. Nous ne croyons plus aux discours de celles et ceux qui ne mettent pas les mains dans la terre et qui ne connaissent que les campagnes politiques ou publicitaires ; Nous ne voulons plus de leur désinformation, de leur parodie de progrès, de leur technolobotomie. En toute conscience nous voulons utiliser les connaissances techniques et scientifiques, uniquement pour vivre plus sobrement plus doucement et pour mettre fin à ce système autodestructeur. Nous préférons cultiver nos énergies vivantes plutôt que de succomber aux énergies fossiles.

En vivant sur la ZAD nous voulons lutter contre toutes formes d’aliénation. Nous avons commencé à prendre nos vies en main et à expérimenter d’autres façons de vivre. Nous voulons connaitre nos voisins et voisines, tisser des liens avec les villes environnantes et les luttes qui s’y mènent. Nous voulons prendre le temps de faire des choses ensemble, sans écrans interposés. Nous aimons manger et partager une nourriture bonne et sans label, qui soit le fruit de nos convictions. Nous voulons également que le travail devienne une joie partagée et diversifiée. Nous voulons nous épanouir pleinement et ne pas nous cantonner à un rôle sclérosé 35h par semaine. Nous ne voulons pas attendre d’avoir des diplômes et des autorisations pour agir. Nous ne voulons pas devenir des entrepreneurs et entrepreneuses mais plutôt des entredonneurs et entredonneuses. Et s’il fallait encore transiger avec la sacro-sainte illusion de propriété, convenons que la terre et les ressources naturelles sont des biens précieux qui appartiennent à tout le monde et surtout qu’il nous appartient d’en prendre soin. Nous dénonçons l’impérialisme commercial qui régente nos vies et ravage la planète, l’irresponsable compétition internationale et l’instrumentalisation des nationalismes. Ici nous créons une base pour que prolifèrent de véritables échanges internationaux, pour faire sauter les frontières. Nous voulons que la ZAD continue à être une zone multiculturelle expérimentale, libre, ouverte fondée sur le partage d’opinions, de connaissances de savoirs faire et sur l’entraide. Nous avons des rêves et nous lutterons pour les cultiver ici et partout.

Pour toutes ces raisons et pour réaliser toutes ces envies, nous revendiquons la reprise légitime des terres que l’ETAT / VINCI a usurpé à l’humanité et au monde vivant.

Depuis le début de l’occupation de la ZAD il y a 5 ans, les maisons abandonnées ont palpité, les cabanes ont fleuri, les potagers et les jardins collectifs ont foisonné. Pas de plan d’austérité ici, malgré notre défiance de l’argent, la vie a prospéré sur la ZAD. Au printemps 2011, à l’appel de Reclaim the Fields [1] nous étions mille à manifester, outils à la main, pour défricher un terrain et y installer le collectif du Sabot. Les légumes ont nourri notre lutte pendant un an et demi. Pour nous encourager le gouvernement a envoyé sa commission de dialogue casquée et armée. Le potager a été arrosé aux lacrymos et la cabane collective détruite. Presque tous les lieux où nous avions engagé nos vies ont été rasés, la répression militaire y a fait rage et nous fout encore la rage ; encore une exemplaire démonstration de la violence d’état. L’opération « Caesar » est un succès, nous restons ! Nous restons parce que nous avons de notre côté la vie, la création, l’émancipation et la responsabilité de l’avenir. Grâce au soutien du monde entier nous sommes plus que jamais déterminé.es à continuer. Ils ne pourront pas tou.te.s nous arrêter.

En novembre 2012 nous étions des dizaines de milliers à manifester et à reconstruire pour sauvegarder les terres de la ZAD et pour exprimer notre détermination face au pouvoir, qui voudrait, comme à son habitude, étouffer « démocratiquement » nos opinions.

Aujourd’hui nous sommes heureu.x.ses de vous annoncer que les saboteureuses ont déjà fait de nombreux rejetons !

Au printemps 2013, même si ce pouvoir espère encore piétiner nos vies, quoi qu’il arrive, cette lutte qui s’est largement propagée, fleurira de plus belle. Au printemps nous vous appelons tou.te.s : « semeureuses volontaires » à venir avec vos pelles, vos graines, vos plants et votre joie de vivre pour ensemencer la ZAD.

En écho à toute la solidarité que nous avons rencontré, nous voulons à notre tour alimenter dès que possible des cantines populaires, nourrir d’autres luttes et partager le goût d’espérer.

« L’Assemblée Paysanne Sème Ta ZAD »

Appel à actions au moment des expulsions de la ZAD

En cet automne 2012, l’opposition au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes rentre dans une phase délicate. L’écho qu’elle a pu avoir ailleurs que sur la zone directement concernée va etre déterminant pour l’avenir de cette lutte.

Créer une zone d’aménagement différé (ZAD), préempter, racheter, détruire quelques maisons, mettre en scène une arnaque sous la forme d’un dispositif démocratique, puis certifier le projet d’utilité publique avant d’entamer les premiers travaux de sondage. Ça, c’est fait.

La zone que le Conseil Général a dépouillé, puis cédé à Vinci, commence sérieusement à se vider. Harceler les personnes en bail précaire pour les convaincre de dégager, préparer l’éviction des récalcitrants (qu’illes squattent ou qu’illes cessent de payer leur loyer) et exproprier les dernièr-e-s qui n’ont pas vendu terrains et bâtis. Ça, c’est actuellement la besogne des décideurs. Cette offensive arrive à une période charnière puisqu’il s’agit de virer une bonne partie des habitant-e-s avant les premiers travaux de la grande route d’accès en 2013.

Contrairement aux rumeurs répandues par la presse quant au faux “moratoire” concédé par les crapules du PS, il ne s’agit en fait que d’une promesse, qui ne leur coûte rien, de ne pas virer celles et ceux qui ont refusé de négocier jusqu’ici, et ce jusqu’au terme de certains recours juridiques. En réalité les personnes concernées continuent à subir des pressions de plus en plus fortes pour dégager.

* * *

Cette lutte a connu un tournant déterminant en 2009 avec l’invitation à occuper les espaces vidés. Le choix d’habiter sur le terrain a concentré des forces localement. Mais le risque c’est que les expulsions impliquent la fin de l’engagement de toutes les personnes d’ici et d’ailleurs qui s’y croisent et tissent des liens autour de pratiques d’organisation autonome et d’une critique des politiques d’aménagement du territoire.

Si cette histoire d’aéroport est effectivement l’élément qui a permis à beaucoup de se rencontrer, c’est aussi le biais par lequel nous avons choisi de nous affronter à ce monde. C’est-à-dire à la marchandisation des espaces, à l’aménagement de nos vies, au contrôle des populations ; toute une politique répressive et autoritaire qui frappe partout et nous concerne tou-te-s au quotidien, que ce soit dans les quartiers, à l’école, au travail ou dans les mouvements sociaux. L’expulsion des habitant-e-s de la ZAD pour la construction de cet aéroport, symbole de cette politique, ne peut être laissée sans réaction.

* * *

Le dispositif militaire qui sera mis en place au moment des expulsions face à la résistance sur le terrain sera tel qu’il concentrera plusieurs centaines de gardes mobiles et de CRS dans une même zone verrouillée. Un bon moyen de tirer de la force de ce moment décidé par l’ennemi serait de créer d’autres champs de tension au-delà de l’enclave de la ZAD. Ce serait l’occasion de chercher des brèches et d’attaquer là où ils ne sont pas, là où ils ne s’y attendent pas.

Dans un contexte où les aménageurs font face à de plus en plus de résistances, il semble nécessaire de s’organiser afin que la répression d’une lutte ne fragilise pas les autres. Nous vous invitons donc à vous mobiliser aussi chez vous, non pas pour affirmer votre soutien, mais votre solidarité, car vos luttes sont les nôtres.

Se rassembler, occuper un bâtiment, une rue, poser un tag ou une banderole, s’attaquer à des locaux, saboter un chantier, bloquer des axes de circulation, partir en manif sauvage, frapper des cibles dans des espaces inattendus,… Bref, autant de moyens possibles de faire déborder le conflit.

Guerre aux animateurs de la misère !

À nous de jouer !