Contre la soif de pouvoirs des puissants : Solidarités : Une réponse aux messages et actions de solidarité
(lu sur indymedia le 26/10)
Ce qui s’est passé ces derniers jours sur la zone du projet d’aéroport, à Notre-Dame-des-Landes, Vigneux de Bretagne et autres communes proches a beaucoup fait réagir. Depuis mardi 16 octobre, les milices de l’État ont investit la zone entière pour essayer d’en prendre le contrôle. Casques, boucliers, flingues et matraques à la ceinture, lances grenades lacrymogènes à la main, les mercenaires viennent de toute la France pour rétablir l’ordre capitaliste et réaffirmer la puissance de l’État démocratique centralisé. Ils connaissent leur boulot. Occuper les carrefours stratégiques, empêcher les gens de se déplacer, contrôler les identités, relever les plaques d’immatriculations, détruire tout ce qui sort du cadre fixé par eux, expulser les gens qui ne sont pas où on leur demande d’être, réprimer celles et ceux qui s’opposent au système.
Ceci n’a rien d’extraordinaire, c’est même d’une banalité affligeante. Ce que font les forces de l’ordre établie à Notre-Dame-des-Landes, c’est exactement la même chose que ce qu’elles font ailleurs chaque jour de l’année. Contrôler les banlieues où vivent les pauvres, détruire des camps de Rroms, terroriser les migrant.e.s, protéger les intérêts français à l’étranger. Pas exactement la même chose quand même, parce qu’en raison de l’intérêt que les classes moyennes portent à certaines problématiques liées au projet d’aéroport et de la sympathie dont jouit la lutte contre l’aéroport, les flics choisissent de faire un peu attention à ce qu’il font.
Ces derniers jours, on s’est senti entouré.e.s. On a senti que les problématiques qui nous touchaient, touchaient aussi des tas d’autres gens. Il y a eu des rassemblements et des actions de solidarités parce que partout, il y a des gens qui subissent les mêmes politiques d’aménagement du territoire.
Beaucoup de gens sont venus nous apporter des vêtements et des trucs à manger, quand on se promène dans les bourgs environnants, des gens viennent nous demander des nouvelles et nous souhaiter bon courage.
Des rassemblements contre les expulsions de Notre-Dame-des-Landes ont eu lieu à Nantes, Saint-Nazaire, Chateaubriand, Redon, Vannes, Poitiers, Rennes, La Roche sur Yon, Angers, Laval, Paris, Lille, Carcassonne, Lyon, Strasbourg, Saint Affrique.
A Couëron et Rennes, les mairies ont été taguées. A Angers, La Roche sur Yon, Poitiers, Millau et Limoges ce sont les locaux du Parti Socialistes qui ont été attaqués.
A Metz et à Valenciennes, des actions « parking gratuit » ont été menées pour diminuer un peu les profits que Vinci se fait sur notre dos, à Grenoble, les parcmètres de 20 parking Vinci ont été sabotés.
A Dijon, Le Parti Socialiste et Vinci ont été couvert d’huile de vidange. A Bruxelles, du purin a été mis dans les boîtes à lettre de Vinci.
A Toulouse, une brigade activiste de Clowns a pris d’assaut Vinci.
Dans le Cotentin où une lutte se mène contre la construction d’une ligne THT, des pylônes érigés par Vinci ont été endommagés.
A Grenoble et sur l’autoroute A7, entre Marseille et Lyon, des banderoles ont été déployées contre Vinci et contre l’aéroport.
A Barcelone, une soirée d’information à été organisée sur ce qui se passe ici.
Au Chiapas et à Atenco, régions en lutte du Mexique, des communiqués de solidarité ont été écrits.
A Calais, le groupe local du mouvement No border a aussi écrit un communiqué.
A Paris, un véhicule de Vinci a été vandalisé ainsi que plusieurs véhicules de la mairie socialiste et un engin de l’entreprise Fondasol qui fait l’expertise des sols sur la Zad.
Le siège de France Culture a été envahi le temps de lire un texte de soutien à la lutte contre l’aéroport.
Cette liste n’est pas exhaustive et s’allonge chaque jour un peu plus. C’est vraiment chouette qu’on arrive à cristalliser autant d’énergie contre un même projet. A nous de ne pas oublier que pendant que nous subissons la violence de l’État sous les feux des projecteurs, des milliers d’autres gens subissent le même sort sans que personne ne le sache. Partout dans le monde, le modèle capitaliste impose à des gens de quitter l’endroit ou illes ont vécu. Partout nos espaces de vie sont aménagés au profit des intérêts des puissants.
Nous avons une pensée pour toutes celles et ceux qui sont expulsé.e.s de France parce qu’illes n’ont pas le bon papier, pour tou.te.s celles et ceux qui croupissent dans les geôles de l’Etat, pour toute les victimes du colonialisme, pour les Rroms qui se font chasser de ville en ville partout en Europe, pour ceux et celles qui sont jeté.e.s de leurs logements dans l’indifférence générale, pour celles et ceux qui sont jeté.e.s de leurs quartiers par les politiques de « rénovation », à tou.te.s les révolté.e.s qui se mangent la répression l’État dans la gueule.